Le blog de l'aventure en famille
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Autour du monde
Avec des images de cinéma ancrées dans ma tête depuis des années (Le patient anglais, Laurence d’Arabie, Hidalgo…) je rêvais de découvrir le désert, le vrai, celui où on ne voit que des dunes et des plateaux arides à perte de vue. Il a fallu rallier toute la famille à cette vision qui ne les transcendait guère au départ. Eux voyaient plus la chaleur, le manque d’eau, la monotonie… Puis quand Allibert Trekking m’a proposé ce trek au Maroc en famille, au coeur du désert, j’ai soumis à nouveau mon idée, forte de nouveaux arguments : déconnexion, dromadaires, nuits à la belle étoile… Et la magie a opéré, nous étions tous partants pour aller marcher une semaine dans le désert marocain.
Au delà de nos coups de coeurs, nous sommes maintenant pleinement convaincus par ce type de voyage. Nous avons trouvé un vrai intérêt à être avec un guide tout le temps qui nous apprend des tas de choses sur le pays, la nature. Et qui répond à toutes les questions de enfants (Y a t il des serpents ? Combien de temps dure une tempête de sable ? Quels sont les animaux qu’on peut trouver dans le désert ? )
Autre intérêt avec les enfants : la magie du groupe ! Les enfants marchent et ne rallent jamais, ils se motivent entre eux, passent beaucoup de temps à bavarder et adorent monter sur les dromadaires.
Enfin, un voyage comme celui-ci est sans aucun doute une vraie parenthèse de détente pour les parents : le planning est parfait, les temps de marche bien dosés, il n’y a pas de repas à préparer ni de courses à faire.
Notre caravane était constituée de :
Pour nous ce sera un départ en fin de journée de Lyon pour arriver tardivement à Ouarzazate. Un transfert nous attend à l’aéroport pour filer à l’hôtel et passer une bonne nuit.
Après un réveil tardif, et un petit déjeuner gargantuesque (les crêpes marocaines, appelées msemen, font tout de suite l’unanimité) nous partons visiter Ouarzazate et sa célèbre Kazbat. Pour les enfants, c’est une vraie découverte du pays, des gens, de la ville. Ils sont curieux et nous interrogent sur l’insistance des vendeurs de tapis, la présence de cigognes en haut des minarets…
On anticipe le trek à venir et on achète des chèches en se disant qu’au mieux, ils nous serviront pendant quelques jours, au pire, cela nous fera un chouette souvenir. Bref, nous voici bien équipés pour notre trek au Maroc en famille.
Bref, cette journée d’acclimation est parfaite pour débuter notre séjour.
Après avoir fait connaissance avec le groupe au petit déjeuner, nous prenons tous ensemble la route dans un mini bus pour accéder au départ de notre trek. Le trajet devrait durer 3h.
Nous longeons la vallée du drap et les paysages sont somptueux et tellement différents de notre Haute-Savoie. En traversant un village, notre chauffeur s’arrête : renseignement pris, c’est une anticipation sur une petite panne potentielle. Nous mettons à profit cette pause pour faire un tour dehors et aller boire notre premier thé à la menthe. Mais cette pause est surtout pour nous l’occasion de faire connaissance et ça c’est plutôt chouette.
Nous repartons assez vite pour arriver dans une palmeraie où l’équipe des chamelier est déjà arrivée, le repas préparé et les dromadaires prêts à partir. Loin du pique-nique « chips et sandwich », c’est un véritable festin auquel nous avons droit ! Et encore, nous ne sommes qu’au début des réjouissances gastronomiques ! Tous les midis, nous nous installerons ainsi sur des nattes et matelas posés au sol pour une entrée, un plat chaud et un dessert… Un truc de fou, je vous le dis.
Puis c’est la mise en route tant attendue de la caravane. Nous progressons à travers les palmiers dattiers et profitons encore de l’ombre des arbres. Nous marchons quelques 3 heures, passons à côté d’un puit d’où nous tirons un peu d’eau et en profitons pour rafraichir. Il faut dire les enfants réalisent vite à quel point l’eau est précieuse.
Nous découvrons ensuite nos premières dunes. D’ailleurs, les enfants en profitent pour y faire des acrobaties . Niché au creux des dunes, nous découvrons notre camp pour la nuit. Le lieu est idyllique : les dunes, les palmiers, le ciel bleu, les tentes, les dromadaires, une vraie carte postale.
Nous dinons puis, dès la tombée de la nuit, les enfants font un grand feu qui rivalise avec le ciel étoilé.
Ce matin, nous continuons dans les dunes quelques heures, puis après avoir traversé un plateau minéral, nous atteignons un village fortifié, le dernier avant de quitter la civilisation pour un moment. Nous faisons une petite pause dans une minuscule échoppe où nous achetons des boissons fraiches aux enfants, les dernières avant quelques temps. Les 4 loulous juchés sur les dromadaires n’en descendent même pas pour boire leur soda tant ils sont heureux d’être perchés sur leur monture.
Peu après le village, nous traversons une palmeraie et y faisons halte pour le déjeuner. Encore une fois, le cuisinier fait des miracles et nous sert une succulente salade de tomate suivie d’un riz aux épices et aux légumes.
Nous quittons les palmiers et tout signe de civilisation pour nous avancer d’avantage dans le désert et cela devient magique. Nous traversons à nouveau plateau minéral avant d’arriver aux dunes qui abriterons notre bivouac ce soir. Ici il n’y a plus de palmier mais un bouquet d’épineux qui nous fait un peu d’ombre.
A l’arrivée au camp, Léo est HS, sûrement une petite insolation. Malgré le chèche qui nous protège bien du soleil, il n’a pas assez bu et pour les jours qui suivent, il ne fera pas la même erreur. Il faut dire que nous avons marché 5h environ, l’hydratation est capitale.
Pas de chance pour lui, ce soir, c’est son plat préféré au menu : un couscous succulent, le meilleur qu’on n’ait jamais mangé.
Pas grave, il vit encore sa » meilleure vie», une fois requinqué, en faisant un nouveau feu de camp avec ses nouveau copains. Ce soir, notre guide Mohamed nous réunit pour notre brief quotidien : demain, il va faire très chaud, il préfère que nous partions plus tôt, soit vers 7h00 pour profiter d’un peu de fraicheur du matin. Toutefois, il nous indique qu’il y aura peut-être de l’eau en route… on glisse donc un maillot de bain dans notre sac de rando journée. On ne sait jamais, on aura peut-être une bonne surprise.
A l’aube, nous sommes prêt pour cette grosse journée. Nous savons qu’il fera chaud et que nous avons 5h de marche, mais nous sommes plus que jamais motivés et joyeux pour cette belle étape.
Après la traversée de l’oued Draa, nous atteignons un site autrefois réputé de gravures rupestres. L’érosion, le temps, mais surtout la main de l’homme, ont complètement dégradé les gravures. Nous apercevons quand même un bout de gravure d’antilope. Mais la vraie surprise vient ensuite…
Mohamed nous avait promis de l’eau, il n’avait pas menti ! Nous découvrons avec surprise et joie une piscine naturelle. Et avec cette chaleur, nous n’hésitons pas longtemps avant d’y plonger. C’est tout simplement fabuleux de se baigner ainsi au coeur du désert et d’autant plus qu’il fait extrêmement chaud ! On emmagasine le plus de « frais » possible avant de nous habiller et de poursuivre la marche au sommet d’une colline. La vue est grandiose, mais on se préparer à la traversée du reg qui s’annonce éprouvante : il fait vraiment très très chaud et un vent soulève le sable. Les chèches se révèlent indispensables pour protéger nos visages du sable. Cette traversée prend des allures de Mad Max.
Enfin nous atteignons les dunes, notre refuge pour le reste de la journée. Là, une nouvelle épreuve nous attend… Il est midi, nous avons avalé nos 5h de marche dans la matinée et avons l’après midi pour nous reposer. Sauf qu’il n’y a pas d’ombre et que le vent souffle en continu. Nous nous installons donc dans la tente mess qui se transforme donc en sauna. Après le repas, nous disons les matelas pour une sieste collective et surtout de belles parties de Loup Garou. Mais malgré le vent (et surtout à cause de la chaleur) je ne résiste pas à partir explorer les environs.
Cet endroit est exceptionnel ! Les dunes, tel un écrin de notre campement, se dressent majestueusement à perte de vue. Le vent trace dans le sable des sillons à la géométrie parfaite, c’est magnifique. Avec Eva nous partons marcher sur les crêtes des dunes pour monter sur la plus haute. De là, on voir la frontière avec l’Algérie.
Incontestablement, ce bivouac est tout simplement magique. Nous passons des heures à tout simplement ne rien faire d’autre que profiter de ces paysages, de cette ambiance. Les enfants, explorent, jouent dans le sable, montent sur les dunes, glissent, courent, remontent, jamais fatigués et eu aussi subjugués par le lieu.
En fin de journée, le vent se calme et nous profitons d’un diner au coucher de soleil. A la nuit tombée, les chameliers nous font la surprise d’allumer un grand feu à leur tour, comme s’ils répondaient aux enfant du groupe qui adorent cela, et engagent ainsi un échange. Toute la journée, ils ont collecté du bois et nous sommes contents et surpris de ce cadeau qu’ils nous offrent car il n’y a aucun arbre autour de nous.
Et pour parfaire le moment, ils se mettent à chanter des air berbères, c’est magnifique. Alors pour continuer le dialogue, nous chantons à notre tour (beaucoup moins bien, certes) mais quelle beau moment d’échange !
Ce soir, avec Léo, nous préférons le grand air à la tente et nous nous endormons sous les milliers d’étoiles qui scintillent, comme dans un rêve.
Dès les premières lueurs de l’aube, nous profitons des lumières sur les dunes. Instant suspendu, c’est tout simplement magique. Ce matin , à nouveau, nous nous mettons en route de bonne heure car les températures vont encore grimper. Nous avançons dans le reg, un plateau minéral parsemé de tamaris et d’acacias, arbres qui résistent à des climats extrêmement secs. Ils sont posés là, au milieu de nulle part, c’est assez surréaliste comme paysage. Nous faisons une pause sous l’un deux et les enfants ne manquent pas d’y grimper. Plus loin et après quelques heures de marche, nous nous arrêtons au pied d’un grand acacia pour le déjeuner qui nous attend. Il n’y a pas un autre arbre à la ronde.
En arrivant au camp ce soir, toujours dans des dunes enchanteresses, les enfants redoublent d’énergie, comme s’ils savaient qu’il fallait vraiment profiter de ce dernier bivouac en pleine nature. Ils jouent pendant des heures, tantôt au rugby, tantôt à la balle assise, tantôt à faire la course en descendant les dunes.
En fin de journée, les chameliers nous invitent à venir voir la cuisson originale du pain dans le sable : après avoir fait un grand feu sur le sable, ils décalent un peu les braises et enterrent dessous de la pâte à pain, à même le sol. Quand ils déterrent le pain quelques minutes plus tard, il est parfaitement cuit et, après un brossage succinct, n’a plus aucun grain de sable et surtout est délicieux.
Ce soir, la plus grande partie de la troupe décide de dormir à la belle étoile. Les enfants se regroupent pour dormir tous ensemble. Leur meilleur nuit, nous diront-ils le lendemain.
En réalité, ce soir là, nous avons quand même eu une petite frayeur en découvrant un scorpion dans le campement. Mais après les explications de notre guide, il s’est avéré que la piqure de l’animal pouvait être douloureuse, mais pas dangereuse. Vivre et dormir en pleine nature peut aussi réserver quelques surprises…
Aujourd’hui, nous savourons nos dernières heures de désert et de dromadaires avant de retour à la civilisation.
En fin de matinée, nous visitons un ancien village en pisé et notre guide nous explique la vie dans ces villages, l’architecture et l’histoire. Puis à midi, nous atteignons notre camp/lodge pour le reste de la journée et la nuit. Après le déjeuner, nous profitons d’un après-midi détente et prenons une bonne douche bien méritée.
En fin de journée, nous visitons Ouled Driss et ses ruelles typiques.
Ce matin, nous ne partons pas à pied, mais en minibus. On sait déjà que le désert va nous manquer. Nous remontons la vallée du Draa et découvrons le Ksar Tamnougalte, ancienne capitale de la tribu Mezguita. Nous nous arrêtons pour partir explorer la palmeraie. Celle-ci est bien plus verte et cultivée que toutes celles que nous avons vues jusqu’à lors. La grosse différence : ici, il y a de l’eau (irrigation depuis le fleuve du Draa) Ce voyage nous aura d’ailleurs permis à tous de bien comprendre à quel point l’eau est précieuse.
Puis c’est le retour à Ouarzazate, où les enfants sont aussi bien contents de retrouver la jolie piscine de l’hôtel. Après 6 jours de grosse chaleur et sans eau, ils en rêvaient (et nous aussi un peu d’ailleurs)
Nous profitons de cette dernière journée avec une autre famille restée elle aussi un jour de plus sur place. Nous nous mettons rapidement d’accord sur le programme du jour : ce sera visite des studios de cinéma de Ouarzazate. Car oui, cet endroit est très réputé pour les tournages de film, on le surnomme même Ouarzawood ! La visite est très plaisante avec des enfants (entre 10 et 13 ans dans notre cas) et pour les grands, férus de cinéma, c’est aussi un régal de se balader dans les décors de « Astérix, Mission Cléopatre », « Gladiator », « Babel »…
Le soir, c’est la fin du ramadan, donc la fête un peu partout dans la ville en pleine effervescence.
Jour de retour, jour de séparation, jour de fin de voyage…
On n’a tous les quatre qu’une envie : repartir !
Loin d’être un cliché du touriste, il s’avère bigrement utile. Et d’ailleurs, il est porté par tout les chameliers ici. En voile de coton, il est très léger, couvre la nuque, et peut couvrir le visage en cas de tempête de sable : indispensable !
Comme souvent quand on part, on prend trop de vêtement… En réalité, une tenue pour marcher (avec quelques tee-shirts en plus quand même) et une tenue confortable pour le soir suffisent. Et pour la période où nous y sommes allés, inutile de prendre grosse polaire et doudoune, un simple sweat-shirt ou polaire légère suffisent.
Pour les hauts, évitez quand même les débardeur au risque de cramer sur les épaules (ou alors prévoyez plus large en crème solaire). Pour les bas, short long ou bermuda sont impeccables, mais un pantalon léger sera aussi parfait.
On avait pris des basses légères et c’était parfait, même s’il fallait régulièrement les vider. Avec des chaussures de randonnée montantes, le sable rentrera moins, mais vous aurez plus chaud… A vous de choisir.
Nous sommes partis fin avril et il a fait très très chaud : plus de 40 certains jours. Mais en fait, la chaleur étant très sèche, c’est finalement largement supportable. Notre guide a parfaitement su adapter les horaires de marche et personne n’a finalement souffert de la chaleur.
En voilà une bonne question ! Nous avions tous les quatre des poches à eau qui nous permettaient de boire en continu et clairement, c’est indispensable. Nous avions aussi des gourdes isothermes, grâce auxquelles nous pouvions boire de l’eau fraiche lors des pauses. Bref, les deux mon capitaine seraient la bonne réponse à cette question selon moi.
Les paysages sont tellement époustouflant qu’on a envie de prendre des photos tout le temps. Nous avions donc pris de quoi rechercher nos téléphones pendant ces six jours en autonomie : d’une part une batterie externe qui chargeaient les appareils la nuit et d’autre part un chargeur solaire qui chargeait la batterie externe le jour.
Lorsque les enfants étaient bébés déjà nous n’utilisions que très rarement des lingettes et, sur nos bivouacs en montagne, nous n’en prenons jamais. Néanmoins, lors de ce trek, nous en avions et elles nous ont été utile un ou deux soirs. Tout baroudeurs que nous sommes, nous adorons faire notre toilette de chat à l’arrivée au campement. Sur les 4 nuits dans le désert, nous avons eu droit à une petite bassine d’eau par famille 3 soirs. Nous avons ainsi pu faire une toilette de chat au gant, digne d’une vraie douche. Sur le camp le plus éloigné, faute d’eau (elle était exclusivement dessinée à remplir nos gourdes et cuisiner) nous nous sommes rabattus sur les lingettes.
Spontanément, je vous dirais : des litres de thé ! Et ça tombe bien car il est délicieux.
Et sinon, l’eau destinée à notre consommation n’est pas tirée des puits car trop risquée, mais elle est achetée en bouteille. Donc nous n’avons pas eu besoin de filtre ni de pastille pour purifier l’eau.
Nous avons vraiment tous les 4 adoré ce voyage et allons en parler pendant longtemps. Si les nuits à la belle étoile, les marches à dos de dromadaire et les jeux dans les dunes restent les temps forts de ce séjour, c’est peut être encore plus ce sentiment de vraie nature sauvage, rude et presque hostile qui nous a envouté, charmé. Et en montagne comme dans le désert, nous adorons définitivement l’itinérance : dormir dans un lieu différent chaque soir, avancer un peu tous les jours, s’inscrit un gage de promesse chaque jour renouvelée de découvrir des merveilles.
Vous l’aurez compris, on ne peut que vous conseiller de vous lancer dans cette aventure en famille.
Ce voyage a été réalisé dans le cadre d’une collaboration avec Allibert Trekking, n’hésitez pas à les contacter et dites leur que vous venez de notre part !
Céline Lacombe
Amoureuse des montagnes et des voyages, Céline est heureuse dans sa tribu familiale avec ses mini baroudeurs et son homme. La création des Petits Baroudeurs est la suite logique de sa passion pour sa famille et pour l’outdoor.
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