Le carnaval de Rio avec des enfants

Ambassadeurs

Les Garouk’s en Vadrouille, c’est une famille composée de Matéa, 9 ans; Noah, 6 ans; et les parents Alison et Nicolas. Et maintenant Hermoso, le dernier membre de la bande ! Leur camp de base est dans le Sud de la France, mais leurs rêves d’évasion les ont toujours portés vers l’autre côté de l’Atlantique. C’est pourquoi ils ont décidé de partir direction l’Amérique du sud avec leur camping-car pendant un an. Ici, ils nous parlent du carnaval de Rio avec des enfants. Alors bonne ou mauvaise idée ?

Du rythme et des couleurs à tous les coins de rue, de la samba et des paillettes dans le mythique Sambodrome, et une énergie incroyablement communicative qui s’empare de Rio pendant deux semaines. Le plus célèbre carnaval de la planète a de quoi faire fantasmer les voyageurs du monde entier, familles comprises. Mais ces dernières peuvent aussi attraper quelques sueurs froides. Même sous 28°C – quand elles apprennent que l’évènement draine plus de 2 millions de festivaliers chaque jour…

Lors de l’édition 2025, nous étions parmi ces festivaliers. Un camping-car, deux enfants de 6 et 9 ans et l’un des plus grands événements au monde… Est-ce vraiment une bonne idée ? Rio et son carnaval se sont trouvés, presque par hasard, sur la route qui nous a menée pendant un an à travers l’Amérique du Sud. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’est pas près d’oublier cette folie douce et contagieuse, dans la « cidade maravilhosa ». Pour ce retour d’expérience, nous allons tenter de répondre aux questions que nous nous sommes posées avant d’arriver sur place.

Le carnaval de Rio avec des enfants : peut-on assister aux défilés des écoles de samba en famille ?

Lors du carnaval, la fiesta se déroule en deux partie : les concours officiels et les « blocos » de rue. La première se passe au Sambodrome Marquês-de-Sapucai. Le temple de la samba créé par Oscar Niemeyer, où les écoles de danse s’affrontent pendant cinq soirs. C’est l’image la plus célèbre du carnaval, avec chorégraphies et musiques, costumes multicolores et immenses chars.

Les deux premières soirées sont réservées à la Série Or (la deuxième division). Les trois suivantes au Groupe Spécial (la première division). Il n’y a pas de problème majeur à venir assister au spectacle avec des enfants. D’autant que le Sambodrome est un lieu très sécurisé. Mais il faut avoir trois choses en tête avant de choisir ses dates. Les soirées sont à rallonge et se prolongent souvent jusqu’au petit matin. Il y a parfois de l’attente entre deux écoles de samba*. Et les prix des billets pour les soirées du Groupe Spécial peuvent s’envoler.

Nous avons privilégié les deux premiers soirs et leurs billets très peu chers (20 euros par personnes dans la tribune 10). Et si le spectacle n’est peut-être pas aussi grandiose, il nous en a mis plein les yeux et le sambodrome était plein. L’avantage à ce prix-là, c’est qu’on a pas de scrupule à quitter les lieux avant la fin quand les enfants montrent des signes de faiblesse. Pour notre part, on a levé l’ancre à 4h du matin, à peu près à la moitié du défilé…

Le carnaval de Rio avec des enfants : les enfants ont-ils leur place aux fêtes de rue ?

Oui, oui, et trois fois oui ! Si vos enfants ne sont pas en poussette – ne vous aventurez jamais dans un carnaval de rue avec – et que vous aimez la fête, vous êtes au bon endroit. Les mineurs ne sont pas les plus nombreux, évidemment. Mais les Brésiliens sont très famille et ont toujours été bienveillant avec nous, même dans la cohue. Notre fils de 6 ans a multiplié les invitations à danser…

Ces rassemblements éphémères s’appellent des « Blocos ». Il y en a du matin (dès 6h) au soir dans tous les quartiers de la ville. Et le site blocosdarua.com permet de faire son choix, par jour et par style. Certains rassemblent des milliers de personnes derrière des énormes enceintes montées sur des chars. D’autres sont beaucoup plus confidentiels et traditionnels. Ce sont ces derniers qui ont logiquement eu notre préférence.

Petit conseil, passez avant dans l’immense bazar du quartier Saara pour acheter quelques accessoires (paillettes, plumes et sequins). Ils vous mettront immédiatement dans l’ambiance et ont constitué notre tenue principale pendant une semaine ! Sachez également qu’il existe des « blocos » réservés aux plus jeunes. Le principe est le même, avec groupe de musique et bombes à mousse, mais tout est prévu à hauteur d’enfant. Et les nôtres ont adoré l’expérience.

Le carnaval de Rio avec des enfants : est-ce le meilleur moment pour visiter Rio ?

On en va pas se mentir, l’effervescence qui règne en ville – principalement dans le centre – ne favorise pas toujours la traditionnelle visite touristique. C’est particulièrement le cas pour les quartiers de Lapa et leurs célèbres escaliers Selaròn, les ruelles bohèmes de Santa Teresa ou la plage de Copacabana, qui se retrouvent au coeur de la fête. Rien ne vous empêche d’y aller, c’est juste un peu plus animé ! Notre conseil, positionner son séjour à cheval sur les dates du carnaval pour bénéficier de deux ou trois jours « off ».

Aucun problème en revanche pour grimper au sommet du Corcovado ou du Pain de Sucre qui se trouvent à l’écart de la fête et sont, quoi qu’il arrive, assaillis par les touristes toute l’année. Trois bons plans pour se retrouver au calme : les 55 hectares de verdure du jardin botanique, l’un des dix plus grand au monde, où aucun festivalier ne s’aventure; le parc Lage et ses colonies de singes; ou l’immense jungle urbaine du parc national Tijuca.

Sécurité, nudité, vacarme… faut-il se méfier ?

Tous les Cariocas vous le diront, ces immenses rassemblements sont propices aux vols. La règle est la même pour les touristes et les locaux : on évite les sacs et les appareils photo en bandoulière et on glisse ses papiers et son smartphone dans une pochette sous son tee-shirt. Ces accessoires sont d’ailleurs vendus dans toute la ville pour une poignée de Réais dès le début du carnaval. Pour le reste, nous ne nous sommes pas sentis en insécurité dans la ville, d’autant que la présence policière est importante. Pour limiter les risques, évitez cependant les alentours des arches de Lapa et les quartiers non-touristiques, de rester dehors à la nuit tombée, et privilégiez Uber ou le métro pour vous déplacer.

La nudité fait aussi partie intégrante du carnaval. Les poitrines resteront (presque) bien cachées – le topless n’est pas à la mode au Brésil – mais les paires de fesses se baladent en liberté, chez les femmes comme chez les hommes. Si vous pensez que cela peut heurter vos enfants, prenez-le en compte. Un esprit de liberté souffle sur le carnaval, mais il est aussi associé à une acceptation totale de l’autre et de la diversité. Et aucun attentat à la pudeur à signalé lors de notre expérience !

Dernière chose à prendre en compte au moment de préparer votre voyage, Rio ne dort jamais pendant le carnaval. En voyageant en camping-car, nous avons été obligés de nous installer dans le quartier périphérique de Tijuca et de circuler en Uber. Un mal pour un bien, finalement, car le retour au calme après des journées à se trémousser en rythme nous a fait beaucoup de bien. N’espérez pas de répit si vous optez pour le centre de Rio, notamment le quartier de Copacabana.

Notre équipement pour les voyages au long cours et école sur la route

Cet article fait partie du programme Ambassadeurs où nous invitons des familles baroudeuses à partager leurs expériences avec la communauté des Petits Baroudeurs.