La traversée du Caucase à pied - 1ère partie

Romain et Justine, la trentaine, sont parents depuis décembre 2023 d’un petit Homère. Amoureux d’aventures, ils ont traversé la France à pied, de Sedan à Saint-Jean-Pied-Port. Homère et ses parents chaussent des bottes toute neuves pour une nouvelle traversée. Il ne s’agit plus de parcourir la France d’Est en Ouest mais le Caucase, d’Ouest en Est, du port de Poti sur la mer Noire, au village arménien de Garni. Dans ce nouvel article, ils nous partagent la première partie de la traversée du Caucase à pied, de Poti jusqu’à Zestafoni. Leur démarche a obtenu le parrainage de l’écrivain Olivier Weber et le soutien du Fonds de Dotation Paul-Émile Victor.

Le parcours en bref de la traversée du Caucase à pied

Pour cette première partie du voyage, nous remonterons le cours du Rioni, en singeant Alexandre Dumas qui l’avait lui descendu en 1858-1859 (une épopée relatée dans son excellent Voyage au Caucase).

Nous commençons ainsi par traverser la Mingrélie, région occidentale de la Géorgie, qui donne sur la mer Noire. Homère part donc de Poti, premier port géorgien sur ladite mer. Puis il traversera les villages et villes de Sagvichio, Senaki, Abasha en Mingrélie, avant d’entrer en Iméréthie et de passer par Samtredia, Vani, Tsitelkhevi, Zestafoni. 

Les coups de cœur de la traversée du Caucase à pied

Poti, un phare sur la mer Noire

Le « petit Paris », c’est ainsi qu’est surnommée cette menue ville, premier port géorgien sur la mer Noire. Ses terminaux sont emplis de cargos. Certains venant charger de gaz et de biens de consommation provenant de toute l’Asie, d’autres déchargeant de robustes voitures allemandes. Les conteneurs CMA CGM, MAERSK ou encore NEPTRANS ne nous trompent pas. Nous sommes sur une des Routes de la Soie. 

Mais Poti ce n’est pas que son port. Si elle est nommée d’après la capitale française, c’est qu’elle a été profondément refondée par Niko Nikoladze, premier géorgien à être diplômé de La Sorbonne au début des années 1870. Il fait de Poti un port moderne, aux rues en damier partant depuis un centre : la cathédrale de la Sainte Vierge. Depuis cette dernière partent les 12 artères principales de la ville. 12, comme celles qui rayonnent depuis l’Arc de Triomphe.

Homère y trouve un temps estival, avec 25 degrés en journée. Il joue dans le parc, s’assoie sur les genoux d’un Alexandre Dumas en bronze. Justine le transporte toujours dans le Boba Air, à l’ombre des palmiers.  Les pharmacies sont nombreuses, ce qui est bien pratiques pour le ravitaillement en couches et en lait maternel ! Ainsi des restaurants, parfois équipés de chaises pour bébé.

Les Argonautes et Jason, bien des siècles avant Homère, ont débarqué à l’embouchure du Rioni, à Poti justement, pour partir en quête de la Toison d’Or ! C’est ainsi chargé de toutes ces histoires, de tous ces mythes que nous parcourons la ville sous un temps estival. Le jardin pour enfants dans le parc principal est un régal pour notre petit garçon. Homère est même monté tout en haut du phare de Poti, construit par le métal d’Eiffel, qui était un grand ami de Niko Nikoladze. C’est l’un des seuls phares du littoral de la mer Noire ! Poti fut ainsi une belle base de départ.

La chaleureuse hospitalité géorgienne

Les premiers jours, au fil du Rioni, furent aussi ensoleillés que les sentiers furent gorgés d’eau. Poti et ses marais furent de redoutables obstacles pour Nestor, mais comme d’habitude, notre poussette s’en est sortie ! 

Quand ce ne furent pas les inondations, ce fut un vent à décorner les bœufs qui nous freina. Mais à chaque fois, une famille géorgienne a bien voulu ouvrir sa porte à Homère et le gâter. Spécialités locales, jouets, vêtements, il est couvert de cadeaux ! Et ses parents ne sont pas en reste. Nous ne comptons plus les personnes croisées qui nous invitent à prendre le café chez eux. Ou à déguster leur vin maison ! Nombreux sont les automobilistes qui s’arrêtent à notre hauteur et proposent de nous emmener au village suivant. 

Nous reposons sur l’hospitalité que l’on veut bien nous accorder. Ce qui fait qu’Homère dort chaque soir chez des familles de toutes les classes sociales, des instituteurs aux policiers en passant par les paysans et les politiciens !

Qu’importent les moyens, on ne coupe pas à la tradition géorgienne du toast. Car en Géorgie, si l’on boit, c’est pour rendre hommage à une entité, à une personne : Dieu, la Géorgie, les ancêtres, les femmes, les enfants. Alors les dîners durent. Homère voit ses parents enchaîner les verres. Et il ne peut que constater le lendemain que Nestor a une conduite quelque peu sinusoïdale !

Les écoles remplies de petits enfants qui apprennent le français  

Homère a fait son entrée à l’école un peu précocement ! Ce fut à l’école Saint-Exupéry de Tbilissi, où une cinquantaine d’élèves apprend le français.

Homère reçut aussi un joli gâteau pour fêter ses 15 mois ! À Tbilissi, à Poti, à Senaki, à Samtredia, nous aurons la chance de rencontrer les jeunes apprenant la langue de Molière.  De beaux échanges ponctués de danses et autres chants traditionnels géorgiens. Des moments touchants par l’attention que portent les élèves à ce tout petit garçon qu’est Homère, par l’attention qu’il reçoit des professeurs de français. Ceux-ci, amoureux de notre langue et de notre pays, les portent à la connaissance des jeunes géorgiens avec une passion émouvante. 

Conseils pour gérer les distances et les trajets lors de laa traversée du Caucase à pied

Les sentiers de randonnées en Géorgie ne sont pas aussi bien établis et entretenus que ceux dont nous jouissons en France. La pratique de la randonnée est d’ailleurs assez rare ici, alors que le potentiel est énorme, même dans les plaines comme celle du Rioni, qui nous a donné à voir une campagne géorgienne authentique, avec de belles maisons à galeries. 

Aussi il faut passer du temps sur les cartes, privilégier les chemins d’asphalte ou de béton, sans quoi on prend le risque de se retrouver dans des marais, au milieu du bétail ou tout simplement se perdre.

Ne pas hésiter à toujours demander l’état des routes aux locaux !

Infos pratiques pour la traversée du Caucase à pied

Une ONG, l’association du TGT,  le TransCaucasianTrail œuvre à tracer des chemins de randonnée à travers le Caucase, il peut s’agir d’un bon point de contact.

À Tbilissi, pour tout ce qui est cartes et bouteilles de gaz, passer à Geoland. C’est une boutique sans prétention mais les équipes qui l’animent ont fait un super travail de cartographie de la Géorgie. 

Matos particulier utilisé pour la traversée du Caucase à pied

Nestor, le Thule Chariot Cab 2, est exceptionnel. Bon, il a connu deux crevaisons en deux jours, malgré l’ajout de pneus anti crevaison… il faut croire que les sentes du Caucase sont bien plus abrasives que nos beaux chemins de France.

Le matin même de notre départ pour la Géorgie, nous avons décidé d’acquérir une tente pour bébé de chez Deryan. 1,8kg en plus à porter mais alors quel confort, quelle tranquillité d’esprit ! Homère y est très bien, on l’y flanque de ses jouets et son sac de couchage Deuter et voilà qu’il peut se reposer et dormir au calme, partout. Nous ne craignons pas qu’il cavale dans tous les sens, il est protégé des moustiques et surtout, il a un semblant de cadre pour dormir chaque soir, une routine. Sans cette tente nous ne savons pas comment nous aurions fait car, arrivant à l’improviste chez les Géorgiens, ils n’ont pas forcément de lit bébé.

La tente, pour le coup, nous sauve et rend possible cette aventure dans les meilleures conditions.

Cet article relate une aventure en famille en avril 2025. Il fait partie du programme Ambassadeurs où nous invitons des familles baroudeuses à partager leurs expériences avec la communauté des Petits Baroudeurs.

Chariot
➳Je découvre

Porte-bébé
➳Je découvre

Sac de couchage
➳Je découvre

Lit de voyage
➳Je découvre

Chapeau
➳Je découvre

Lunettes de soleil
➳Je découvre